La 3A3 et les réfugiés #1

La 3A3 et les réfugiés #1

Aujourd’hui, nous avons posé quelques questions à Abdul. Abdul est un jeune réfugié de 17 ans qui séjourne déjà depuis 1 an et demi en Belgique.

Manon et Cédric : « Bonjour Abdul. »

Abdul  : « Bonjour. »

Manon : « Peux-tu nous raconter où tu habitais avant ? »

Abdul  : « Avant, j’habitais à Shammarq en Afghanistan. C’est un village qui compte à peu près 10 000 habitants et qui est entouré de montagnes. La plus haute montagne a une altitude de 6600m »

Cédric : « Tu allais aussi à l’école en Afghanistan ?»

Abdul  : « Oui, je suis allé pendant 5 ans dans une école musulmane, mais elle était beaucoup plus grande que la BS et il y avait à peu près 2000 élèves. On y apprenait la même chose qu’à la BS. »

Manon : « Tu as encore de la famille en Afghanistan ? »

Abdul  : « Oui, mes parents et mes deux frères vivent encore là-bas. »

Cédric : « Tu as encore des contacts avec ta famille ? »

Abdul  : « Oui, j’ai encore des contacts avec ma mère et un de mes frères. »

Manon : « Combien de temps as-tu mis pour venir en Belgique ? »

Abdul  : « J’ai eu besoin d’à peu près 2 mois. »

Cédric : « Comment s’est passé ton voyage de l’Afghanistan jusqu’en Belgique ? »

Abdul  : « Le trajet était assez compliqué. On ne devait pas se faire repérer par la police, autrement on se faisait renvoyer en Afghanistan. De plus, parfois, je n’avais plus d’eau et plus d’argent. J’ai donc voulu travailler dans une entreprise de textile, mais ils ont appris que j’étais réfugié et ont donc voulu me rapatrier en Afghanistan. Je suis vite parti pour ne pas qu’ils m’attrapent et je suis resté 48 heures sans eau. Parfois, j’étais en compagnie d’autres réfugiés, mais il y a des moments où j’étais aussi tout seul. La première fois que j’ai dormi tout seul dans la forêt, j’avais très peur qu’il m’arrive quelque chose. Heureusement, il ne m’est rien arrivé et je ne me suis plus fait de souci les nuits suivantes. Durant mon voyage, je me suis un peu déplacé en train, en voiture et en bateau, mais j’ai fait la plupart du trajet à pied. »

Manon : « Où habites-tu maintenant ? »

Abdul  : « Maintenant, j’habite à Manderfeld avec 200 autres réfugiés. »

Cédric : « Comment occupes-tu ton temps libre ? »

Abdul  : « Pendant mon temps libre, j’aime jouer au foot et danser. Dans le centre d’accueil, il y a une salle avec un baby-foot, un billard et une table de ping-pong. On aime bien y jouer avec les autres réfugiés. »

Manon : « Combien d’argent reçois-tu par semaine ? »

Abdul  : « Je reçois 7,60 euros par semaine. Mais pendant les vacances, je cherche un travail d’étudiant pour gagner un peu plus d’argent et pour acheter des habits. »

Cédric : « Qu’apprends-tu à la BS ? »

Abdul  : «  J’apprends la mécanique. »

Manon : « Et tu parles déjà le français et l’allemand ? »

Abdul  : « Je me débrouille déjà bien en allemand, mais pour le français, j’ai plus de difficultés. »

Cédric : « Tu préfères vivre ici, en Belgique, ou en Afghanistan ? »

Abdul  : « J’aime vivre dans les deux pays, je n’ai pas de préférence. »

Interview avec Abdul Rashidi réalisé par Manon Remacle et Cédric Feyen.